… Si j’étais un extraterrestre humanoïde ayant un temps séjourné sur la Terre et vu vivre et s’activer les humains, je n’évoquerai dans l’histoire que je raconterai, revenu sur ma planète d’origine, ni les milliardaires ni les lobbies ni les religions ni les grands han de heurts dans les familles dans les débats publics et sur les réseaux sociaux et internet ni les guerres ni les magazines de mode ni tout ce qui défait les paysages et épuise la terre…
J’évoquerai l’alternance des saisons, la venue des feuilles et des fleurs au printemps, la punaise rayée, la cétoine dorée, le ciel étoilé de la nuit, les nuages rouges de la galaxie d’Andromède, observés par les astrophysiciens, les œuvres de littérature, de musique, de peinture, de poésie, les dessins des enfants des écoles accrochés au mur de la classe…
J’évoquerai la moitié du monde faite de toute la beauté du monde et de quelques belles personnes de ce monde…
Et, tout en la sachant pour l’avoir vue, je ne parlerai pas de la moitié du monde faite de toute la laideur du monde et de quelques mauvaises personnes…
La laideur est ordinaire et d’une désolante banalité dans tous ses aspects différents les uns des autres, la beauté est unique en chaque être et chose qui la porte en propre…
Mais je ne suis pas cet extraterrestre et, comme beaucoup de mes semblables ne se résolvant pas au silence et plus témoins que crieurs ; humain que je suis, je ne puis occulter la laideur et la violence… Même si c’est la beauté du monde que je retiens en vérité au fond de ma pensée…